À l’approche de l’élection américaine, la plupart (87 %) des leaders canadiens craignent que l’économie canadienne ne devienne un « dommage collatéral » du protectionnisme américain croissant, qui se traduirait par des accords bilatéraux moins favorables et une augmentation des droits de douane, révèle un nouveau sondage de KPMG au Canada.

Selon l’enquête de KPMG Entreprises privées 2024 menée auprès de 735 petites et moyennes entreprises, les dirigeants des PME craignent que la montée des attitudes protectionnistes et un possible revirement en matière de politiques et de pratiques commerciales au sud de la frontière nuisent à l’économie canadienne. Pour se préparer en cas d’un changement de leadership, 85 % des dirigeants revoient leurs stratégies opérationnelles afin d’atténuer les risques et de tirer parti des occasions qui se présentent.

Les inquiétudes concernant un possible revirement dans les politiques et pratiques commerciales chez nos voisins du sud sont plus vives parmi les grandes entreprises canadiennes et les secteurs fortement intégrés à l’économie américaine, tels que l’industrie manufacturière, l’automobile, le transport et l’entreposage, l’énergie et les ressources naturelles, ainsi que les secteurs de la technologie, des médias et des télécommunications.

« Alors que les changements géopolitiques redéfinissent les relations commerciales mondiales, les entreprises canadiennes qui bénéficiaient auparavant d’un accès quasi illimité aux marchés américains et internationaux doivent faire face à la montée du protectionnisme et à l’imposition de nouveaux droits et tarifs douaniers, explique Shaira Nanji, associée, Fiscalité, au sein de KPMG cabinet juridique. Devant la perspective que d’autres changements soient apportés aux politiques économiques et commerciales, nos sociétés très actives aux États-Unis devront, pour rester concurrentielles, trouver des moyens de réduire les coûts supplémentaires et de tirer parti des mesures d’allègement envisagées.

Principaux résultats : Canada – États-Unis


Principaux résultats : Canada – États-Unis.

Source : Enquête sur les entreprises privées de KPMG au Canada

Par ailleurs, 85 % des chefs d’entreprise estiment que la croissance économique, la productivité et les investissements aux États-Unis continueront à dépasser ceux du Canada et souhaitent une économie nord-américaine plus intégrée pour les aider à mettre en œuvre leurs plans de croissance.

Incidences de la politique fiscale américaine

La compétitivité fiscale du Canada auprès de ses partenaires commerciaux demeure préoccupante. Près de neuf personnes sur dix (87 %) sont d’avis qu’une reconduction des baisses d’impôts aux États-Unis nuirait à la compétitivité de notre pays en raison des taux d’imposition des particuliers et des entreprises plus élevés et des politiques fiscales moins avantageuses au Canada. De plus, selon 86 % des répondants, l’écart entre le fardeau fiscal des particuliers au Canada et celui d’autres économies avancées rend plus difficile le recrutement de talents.

C’est ce que révèle un sondage mené par KPMG en 2023, selon lequel 79 % des répondantsestiment que le taux global d’imposition auquel les petites et moyennes entreprises (PME) sont actuellement assujetties est trop élevé et nuit à leur compétitivité par rapport aux États-Unis, 36 % se disant tout à fait d’accord avec cette affirmation.

« La direction que prendra la politique fiscale américaine en 2025 et au-delà n’est pas claire, déclare Paul Lynch, associé responsable, Centre national de fiscalité. Les taux d’imposition américains, y compris sur les gains en capital, pourraient augmenter de manière significative, tout comme il est possible que les mesures d’allègement fiscal adoptées par les États-Unis en 2017 soient maintenues, voire renforcées. Dans un tel contexte, les entreprises canadiennes – et même le gouvernement canadien – pourraient se voir contraints d’ajuster leurs stratégies pour stimuler la croissance en fonction du résultat de l’élection. »

L’avenir de l’économie propre

Le Canada et les États-Unis partageaient essentiellement les mêmes vues en matière de politiques environnementales, incitant les entreprises à se décarboner tout en investissant dans les industries essentielles à la mise en place d’une économie propre. Le sondage a révélé un large consensus dans la plupart des secteurs sur le fait que le Canada doit prendre des mesures supplémentaires pour exploiter les possibilités offertes par la transition vers une économie plus propre.

Cependant, 84 % des chefs d’entreprise canadiens s’attendent à ce qu’une nouvelle administration américaine réduise les investissements « verts » ou « propres » ainsi que les incitations à la décarbonation. Le cas échéant, la plupart (86 %) des dirigeants canadiens reverraient probablement leurs propres plans de décarbonation afin de rester concurrentiels.

Cela ne signifie pas que les organisations canadiennes abandonneront complètement leurs plans de décarbonation. Près de neuf dirigeants sur dix (88 %) estiment qu’une diminution des incitations américaines à la décarbonation et du soutien à la transition vers une économie plus propre pourrait offrir au Canada l’occasion d’assumer un véritable rôle de leader et d’attirer plus d’investissements.

Autres constatations :

  • 89 % sont d’accord pour dire que le Canada doit en faire davantage pour suivre le rythme des États-Unis en matière de transition vers la nouvelle économie (p. ex., technologies de pointe, innovation, transition vers l’énergie propre) – 40 % se déclarant tout à fait d’accord.
  • 86 % affirment que si les États-Unis abrogent leurs politiques de décarbonation, leur entreprise réévaluera sa propre stratégie de décarbonation pour s’assurer de rivaliser à armes égales avec ses concurrents – 36 % se déclarant tout à fait d’accord.
  • 84 % s’attendent à ce qu’une nouvelle administration américaine réduise les investissements « verts » ou « propres » et les programmes d’incitation à la décarbonation offerts aux entreprises – 35 % se déclarant tout à fait d’accord.
  • 88 % s’entendent pour dire qu’une réduction des mesures incitatives « vertes » aux États-Unis pourrait accroître les investissements et les opportunités dans le domaine de l’« économie propre » au Canada.

À propos de l’enquête de KPMG Entreprises privées 2024

KPMG Entreprises privées a interrogé des propriétaires d’entreprise ou des décideurs membres de la haute direction de 735 petites et moyennes entreprises canadiennes entre le 13 août et le 4 septembre 2024 à l’aide de la plateforme d’analyse d’entreprise réputée de Sago. Parmi les entreprises sondées, 37 % cumulent un chiffre d’affaires annuel entre 500 millions et 1 milliard de dollars canadiens, un quart cumulent un chiffre d’affaires annuel entre 300 et 500 millions de dollars canadiens, 26 % cumulent un chiffre d’affaires annuel allant de 100 à 300 millions de dollars canadiens et 13 % cumulent un chiffre d’affaires annuel allant de 10 à 50 millions de dollars canadiens.

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